•01/12/2024• Exposition d’affiches Pinder – La Boîte à Livres

En cette fin d’année 2024, la Boîte à Livres, librairie de Tours, propose une exposition d’affiches du cirque Pinder.

Ce cirque français a été fondé en 1854 au Royaume-Unis par William & Georges Pinder sous le nom de Cirque Britannia. Après des allers retours entre le Royaume-Uni et la France, il s’implante définitivement en France en 1904 sous la direction d’Arthur Pinder, le fils de William Pinder. A l’occasion de sa liquidation, ce cirque a été racheté à la famille Pinder par Charles Spiessert en 1928. Héritier de forains hongrois, Charles Spiessert alors Maire de Chanceaux-sur-Choisille. L’histoire de cette institution circassienne est liée à la ville de Tours.

La sélection d’affiches représente cette période Tourangelle entre 1928 et 1971 du Cirque Pinder.

Dans les années 1960, la diffusion des spectacles du cirque sera soutenue par la station de radio RTF, appelée ensuite ORTF. Cette étroite collaboration participera au rayonnement du cirque Pinder. Lorsque l’émission La Piste aux étoiles se tient au cirque Pinder cela accroit également sa notoriété. , spectacle mis en scène par Gilles Margaritis.

Deux affiches sont animées par un Clown blanc reconnaissable avec son chapeau de feutre blanc inspiré du Pagliaccio de la comédie italienne.

Pinder semble craindre à l’époque d’être confondu avec d’autres cirques qui emploient son nom accompagné d’un prénom. « Pinder, le seul, l’unique » précise sur plusieurs affiche qu’il est « Le Cirque Pinder sans prénom ».

Dans l’angle à gauche, on aperçoit le drapeau à la croix gammée de l’Allemagne nazie.

Couleurs vives sur un fond sombre

Coups de pinceau expressifs

Une affiche de Louis Galice

Illustrations signées Boris Grinsson, affichiste et dessinateur Français d’origine Russe.

Marcel Thil, boxeur

Duo Benelo main à main

•22/10/2022• 8e Fondettes Magic Show

Ce week-end, je découvre pour la première fois le Fondettes Magic Show. Le festival de cirque et de magie présente déjà sa 8e édition. Dès l’entrée, un orgue de Barbarie nous accueille. Ces quelques notes de musique nous invitent à pénétrer à l’intérieur de la salle. Les effluves sucrées nous indiquent le chemin à suivre. On nous offre une boisson ainsi qu’un sachet de pop-corn caramélisé. Nous sommes ensuite placés autour de grandes tables rondes vêtues de rouge. Lumières tamisées, le décor est planté dans un esprit cabaret.

« Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant ça va commencer » entonne Madame Loyal incarnée par Laure Bontaz, empruntant ces mots à Michel Fugain. Chapeau haut de forme et corset, avec son joli costume d’apparat, elle campe un véritable personnage et intervient tout au long du spectacle. Elle reprend des chansons de cabaret telles que Mon truc en plumes (Zizi Jeanmaire), La Parisienne (Marie-Paule Belle) et La scène (Ginette Reno). Madame Loyal officie notamment au Festival International du cirque en Val de Loire ainsi qu’au cirque Bouglione.

Nathalie Romier

Nathalie Romier nous fait voyager au pays de l’humour à travers son numéro La Poule Mistinguett. Elle arrive sur scène en trainant une mystérieuse valise. Poursuivie par un gallinacé, elle nous dévoile son répertoire de la chanson française d’Édith Piaf à Barbara en passant par Mistinguett et Charles Aznavour. Ses changements de costumes se font en un battement de cils. Elle raconte une histoire en incarnant tour à tour ces différents artistes.

Duo Benelo

Les aléas dans l’univers du spectacle vivant laissent place à de belles surprises. L’absence de Willy Weldens, référence dans le domaine de l’équilibrisme, nous a permis de voir le Duo Benelo. Élodie l’aérienne au physique de danseuse et Benjamin le porteur plus terrestre se complètent. Les figures présentées par le duo restent classiques, cependant les transitions sculpturales apportent une dimension intéressante. Je suis séduite par l’éloge de la lenteur et la maîtrise du geste. On prend le temps d’apprécier chaque seconde. La posture finale m’a fait entrevoir Psyché ranimée par le baiser de l’Amour d’Antonio Canova.

Jean-Pierre Blanchard

J’ai découvert Jean-Pierre Blanchard, dans l’émission Le Plus Grand Cabaret du Monde. Précurseur de la discipline du speed painting, son geste est parfaitement exécuté. Deux immenses toiles noires, disposées dos à dos sur un chevalet sont le support de son expression. Avec une palette de couleurs très réduite, il utilise le fond de la toile pour donner de la profondeur aux portraits. Au commencement, son tableau est abstrait, puis il prend forme en une pochade expressionniste. La gestuelle est chorégraphiée. Un pinceau dans chaque main, il peint de manière vive. Sur fond musical, le visage de Luciano Pavarotti apparaît peu à peu. Le portrait achevé, l’artiste retourne le dispositif pour donner vie au portrait de Johnny Hallyday sur sa chanson Qu’on me donne l’envie.

Les disciplines au programme sont volontairement diversifiées : jonglerie, magie, ventriloquie, quick change, duo de main à main et speed painting. J’ai apprécié la découverte de tous ces artistes dont certaines esthétiques personnelles me touchent. Le rendez-vous est pris pour les années suivantes.

•03/07/2022• Circus I love you two – Circus I love you

Le chapiteau de la compagnie Circus I love you s’est installé le temps d’un week-end devant le 37e Parallèle (Tours) pour dévoiler le second opus de son spectacle, intitulé Circus I love you two. En rentrant sous le chapiteau nous sommes accueillis et placés par les artistes en costumes scintillants. Également musiciens, ces artistes pluridisciplinaires vont nous montrer une partie de l’étendue de leur talent. Trois duos se présentent successivement. Au commencement il s’enlacent. Pour clore leurs passages, ils s’enlacent à nouveau.

Le premier duo féminin / masculin incarné par Sade Kamppila & Julien Auger, propose du main à main, une suspension par les cheveux et pour finir un équilibre tête contre tête en montée puis descente d’échelle. Les deux artistes sont vêtus de noir et jaune. Le couple porte un crop top à bretelles fines et un pantalon large. La proposition artistique reste très classique et la mise en scène dépouillée pardonne moins les erreurs qui sont plus visibles. Ce sont les raisons pour lesquelles j’ai été moins séduite par cette partie du spectacle. Cependant, j’ai apprécié l’inversion de rôles, notamment lorsque la femme devient porteur et l’homme voltigeur.

Le second duo masculin composé de Benoît Fauchier & Oskar pourrait être considéré comme un quatuor. Car en effet, les instruments de musique ont la part belle au cœur de leurs acrobaties. Parfois agrès, parfois compagnons de route, l’accordéon et la double basse sont de véritables protagonistes dans le spectacle. Le couple débute par une joute de percussion corporelle et poursuit par des figures avec les instruments et les roues cyr. A cette occasion, j’ai découvert l’agrès original, une sorte de roue cyr coudée. Sa forme graphique permet de nouveaux équilibres.

Le dernier duo féminin / masculin composé de Philomène Perrenoud & Félix Greif, insuffle une toute autre dynamique. Ce couple présente tout d’abord un numéro de funambulisme puis la planche coréenne. Le rythme haletant des acrobaties sur la planche coréenne nous fascine.

La musique jouée en live confère une belle atmosphère au spectacle. Les musiciens ne se trouvent pas sur scène mais sur une plateforme surplombant la piste.

Vous souhaitez voir si Circus I love you s’installe dans votre ville ? >>ici<<

•27/02/2018• Les Élancées 2018 – Urban – Circolombia

Toujours dans le cadre du festival Les Élancées, je suis allée voir le spectacle Urban de la compagnie Circolombia au Théâtre de l’Olivier d’Istres. Ce spectacle ne m’était pas inconnu puisque j’avais eu l’occasion de le visionner sur Arte. J’avais été séduite par le rythme et l’énergie déployée. C’est tout naturellement que j’ai choisi d’aller le voir en salle pour mieux ressentir cette ambiance explosive.

Avant que le spectacle débute, une présentation chaleureuse est faite, nous incitant à prendre des photos, faire des vidéos et surtout réagir bruyamment en partageant notre enthousiasme. Notre première vision de l’espace scénique comporte trois écrans-fenêtres aux bords irréguliers, disposés en hauteur, en fond de scène. Ils diffusent des vidéos dépeignant des visages, des rues, des bâtiments de Colombie et servent également à afficher les sous-titres lorsque l’un des artistes raconte son histoire en espagnol.

© Circolombia

Les seize artistes qui envahissent la scène, ont quitté la violence des rues de Cali (Colombie) pour parcourir le monde. L’école de cirque (Circo para Todos) leur a permis de s’en sortir. Elle correspond au déclencheur d’un changement de vie radical. L’un des artistes prend un instant au cours du spectacle afin de nous conter son histoire : les caisses de soixante-dix kilos qu’il devait porter sur cinq étages, l’espoir de jours meilleurs, sa rencontre avec le cirque, les tournées, l’argent et la fierté dans les yeux de son père qui lui a conseillé de ne jamais oublier de raviver la flamme de son métier-passion.

© Circolombia

J’ai beaucoup aimé l’énergie brute qui se dégage des artistes. Les gestes sont sûrs, vifs. Chaque artiste garde sa propre identité, on le remarque au cours des chorégraphies. Le jeu d’acteur est subtil et donne une impression d’authenticité : sourires, regards, complicité, compétition et affrontements… Le spectacle reprend différentes situations de la vie des rues de Cali. Les confrontations, les guerres de clans sont chorégraphiées tout comme les rêves et les rencontres.

© Circolombia

Aucun élément de décor sur la scène, à part un bidon dans lequel s’installe l’un des artistes. Les agrès, les écrans et les lumières constituent les seuls éléments de décor. Les vêtements portés appartiennent au style streetwear : jogging, sweat à capuche, casquette… Certains ont le torse nu, d’autres portent des peintures de guerre. Les corps athlétiques sont soulignés par la lumière. Les jeux lumineux accentuent l’effet cinématographique.

© Circolombia

La musique tient une place essentielle dans ce spectacle, où l’on passe du reggaeton au rap ou hip-hop en live. Le rythme effréné nous entraîne et donne de la puissance aux numéros. Les passages de bascule, banquine* et cordes sont accompagnés d’une chorégraphie dynamique. Certaines séquences sont de véritables respirations après ce fourmillement. Je pense notamment au numéro où le porteur supporte uniquement à l’aide de son front un agrès circulaire dans lequel évolue sa partenaire. À cet instant, on retient notre souffle, puis la ferveur reprend aussitôt.

Je vous invite à aller voir cette création si vous en avez l’occasion car vous serez sans aucun doute emportés par l’énergie de ces artistes et charmés par le rythme du spectacle.

Artistes : Francisco Javier Hurtado, Valentina, Juan David, Johann Pachiquin, Wilmar Carabali, Angela Saez, Burbura, Jonathan Mauricio Bonilla Munoz, Julia, Cesar, Jose German Ceballos Cruz, Alberto Murillo Puchi, Laura, Maritza, Jose-Henry Caycedo, Pinki, Julia Saez, Yefferson Murillo Palacios, Dajomes, Harryson

Direction artistique et production : Felicity Simpson

Direction théâtrale Jean-Yves Penafiel, Mark Storor

Chorégraphie : Katie Pearson, Carlos Neto

Musique : Ryan Wilmot

Création lumière : James Loudon, Laurent Gachet

Consultant création : François Bertron

Pour suivre les actualités de la compagnie : www.circolombia.com

•19/02/2018• Les Élancées 2018 – Les Mangeurs de lapin … remettent le couvert

J’ai découvert Les Mangeurs de lapin à l’Espace Gérard Philippe de Port-Saint-Louis à l’occasion du festival Les Élancées. Seul sur la scène, derrière son piano, le musicien commence à jouer quelques morceaux alors que le public s’installe. La musique est jouée en live, des boucles sont faites avec un sampleur. On en profite pour détailler le décor : des rideaux de velours rouge brillent en fond de scène, une grande encadrure de porte dorée, ornée d’animaux.

Pa Pa Pa Pa Pa, Pa La Pa Pa, Pa Pa Pa Pa ! C’est en fredonnant ce thème emblématique du cirque traditionnel que le trio fait son apparition sur scène. Ces artistes reprennent les codes du cirque classique pour les tourner en dérision. On les observe des pieds à la tête car leurs costumes sont improbables. Le musicien surnommé Mario, porte un gilet de costume sur une chemise à jabot d’une autre époque, tout comme « l’Irlandais du Connecticut » qui lui, porte un kilt agrémenté d’une tête de lapin. Artiste et maître de cérémonie à la fois, le troisième qui veille au bon déroulement du spectacle en dirigeant les opérations, est en costume noir. Il est accompagné par un dernier artiste en chaussettes hautes et short à bretelles. Sous le regard circonspect du musicien, les trois acolytes nous présentent tour à tour des numéros en trio, duo et solo.

Ils usent du comique de répétition : lorsque le quatuor se transforme en groupe de musiciens mexicains pour chanter Pepito. L’un des personnages vole la vedette aux autres en ne les laissant pas participer. Ils attendent inlassablement leur tour pour jouer et chanter. A chacune de ses respirations, ils sont prêts à entamer la chanson mais il reprend de plus belle sans leur en laisser l’opportunité.

© Les Mangeurs de lapin

L’un des numéros s’intitule « Les ballets (balais) de Paris ». Accompagnés des balais verts de balayeurs, les deux artistes sont travestis en danseuses de ballet. Flanqués d’une perruque blonde, d’une jupette de tulle ou tutu ainsi que d’un justaucorps moulant à l’extrême, laissant transparaître les détails de leur anatomie. L’un s’évertue à virevolter avec grâce lorsque l’autre, bien moins élégant, retombe au sol d’un pas lourd.

Tout est prétexte à l’humour. Les conflits internes à la troupe se reflètent sur le scène. On assiste au retard d’entrée sur le plateau, aux ratages, aux approximations et aux disputes.

Les exercices à la bascule, se complexifient un peu plus à chaque passage. Il débutent par le lancer d’un lapin dans une épuisette et finissent par un sucre dans une flute à champagne.

En anglais très francisé, l’artiste soit-disant « Irlandais du Connecticut » nous détaille toutes ses actions. C’est un prodige de la jongle. Il maîtrise le « juggling with the coussinets » à la perfection. Il nous offre par ailleurs plusieurs numéros de jonglerie, avec des poids, des balles de tennis, puis des raquettes de tennis. Toujours vêtu de son kilt, il ajoute un chapeau dans l’esprit aviateur qui lui permet de rattraper au vol les « coussinets » lancés par les personnes sélectionnées parmi le public.

Gourou Jacques, fakir-contorsionniste à ses heures se pare de sa coiffe et son pagne afin de nous offrir un numéro surprenant. Ses bras se démultiplient pour lui jouer des tours. Il perd la maîtrise de sa seconde paire de bras. L’art de la lévitation lui est permise grâce à son complice.

© DomSecher

Les Mangeurs de Lapin incluent des numéros avec des animaux plus vrais que nature. Le dressage des éléphants semble complexe car les animaux se montrent aussi indisciplinés que leurs dresseurs qui se chamaillent tels des enfants. Cependant, ils nous surprennent par leur talent avec les rouleaux américains.

© DomSecher

Josie, le dernier toucan du Médoc. Cet oiseau rare perché sur l’épaule de son maître nous dévoile ses incroyables performances ! Il parle presque, doit s’envoler mais finalement est trop malade et reste vissé sur le crâne du maître. Ses tours ainsi exécutés, il est récompensé par des cacahuètes.

Comme une véritable bouffée circassienne délirante, ce spectacle nous transporte dans l’imaginaire loufoque des Mangeurs de lapin.

Direction artistique : Sigrid La Chapelle
Mise en scène : Alain Gautré
Écriture et interprétation : Dominic Baird-Smith, Jean-Philippe Buzaud, Jorge Migoya et Sigrid La Chapelle

Pour suivre les actualités de la compagnie : www.mangeursdelapin.com

•21/01/2018• The Elephant in the Room – Cirque Le Roux

J’avais repéré depuis longtemps le spectacle The Elephant in the Room du Cirque Le Roux, mais n’avais pas eu l’occasion de venir à Paris plus tôt. J’ai donc profité d’un court séjour parisien chez mon amie, juste avant Noël,  pour découvrir ce spectacle au théâtre Bobino. L’esthétique proposée par l’affiche a suffi pour me séduire.

Conçue comme un générique, la présentation des acteurs nous fait remonter le temps dans les années 30. La poursuite éclaire tour à tour chacun des personnages dont les noms s’affichent en lettrage rétro. Le décor se dévoile. Le salon d’une belle demeure sera le huis-clos, témoin muet d’un crime. La tapisserie du salon couverte de motifs est ornée de trois cadres dont les visuels évoluent au cours du spectacle. Quelques éléments de mobilier trônent dans ce salon : un bureau, un buffet et un sofa.

Un quatuor : une femme et trois hommes ; un couple, Monsieur & Madame Barick alias Miss Betty, accompagné de Petit Bouchon le majordome et de Monsieur Chance, le séducteur américain aux cheveux gominés.

© Cirque Le Roux

Miss Betty ouvre la première scène, dissimulant dans son décolleté une mystérieuse fiole avant de se cacher dans le buffet afin d’assister discrètement à la scène des trois hommes. Lorsque Miss Betty sort enfin de sa cachette, la tension est palpable. Si John Barick tolère la présence des deux autres hommes, l’attitude de M. Chance va finalement le faire changer d’avis. Lors de sa rencontre avec Miss Betty, M. Chance ne parvient pas tout à fait à ses fins, il use de ses charmes mais elle résiste.  Elle se laisse aller peu à peu sous les yeux de son mari jaloux. Dominatrice, elle joue la comédie afin d’attendrir son mari. M. Chance, séducteur invétéré teste alors son charme sur le majordome, Jeune Bouchon. Le majordome surpris dans un premier temps, ne reste pas si indifférent. John Barick de son côté, apprécie la compagnie de Miss Betty. Alors que les plans machiavéliques de sa compagne se révèlent au cours du spectacle, il fait de son mieux pour la séduire. Avec sa moustache lustrée et recourbée à la Salvador Dalí, il tente un rapprochement, joue de sa virilité, pour finir par la couvrir de présents. Miss Betty quant à elle, ne déroge pas à son objectif. Les attentions de son mari ne semblent pas l’émouvoir. Au cours du spectacle, Miss Betty passe d’un rire  hystérique à un sourire forcé qui se fige en un instant. Ses faux-cils lui donnent une expression dramatique, en contraste avec le regard tendre de son mari. Petit Bouchon, lui, se laisse porter par les émotions des autres personnages. Il apporte une légèreté à la tension ambiante. Les personnages sont particulièrement expressifs. Les visages se déforment, exagérant les expressions à la façon des acteurs de cinéma muet.

Le titre de cette pièce de cirque The Elephant in the Room fait référence au malaise ressenti par tous les protagonistes mais qu’aucun n’ose évoquer. Le secret est énorme, bien visible mais chacun l’ignore. Ils préfèrent cette atmosphère pesante envahie par les non-dits. En quelques mots, le mariage n’est pas heureux. Est-ce un mariage forcé ? Avait-elle d’autres projets ? À peine le mariage est-il prononcé, Miss Betty se rêve déjà veuve noire.

Lors de la scène de séduction de M. Chance, Miss Betty se glisse au travers du sofa et installe un agrès particulier : un buste de mannequin femme dont la tête a été remplacée par une canne d’équilibre. M. Chance va déployer ses talents d’équilibriste afin d’asseoir son pouvoir de séduction.

Sur le thème La gazza ladra – Overture de Gioacchino Rossini, Miss Betty passe de bras en bras, virevoltant dans un numéro de banquine. Les hommes sont vêtus de dessous blancs à jabots, avec des fixe-chaussettes pour M. Barick et Miss Betty en une combinaison courte à volants. Visage fermé, Miss Betty paraît désincarnée et nonchalante lorsqu’elle est ballotée par ces trois hommes, puis son visage s’illumine de nouveau d’un sourire de circonstance reprenant goût à la parade amoureuse.

© Cirque Le Roux

Il s’ensuit une valse des lumières. De nombreux abats-jour suspendus et illuminés surgissent. Ils apportent une ambiance lumineuse intimiste. Ce mouvement lumineux précède et donne une autre dimension au duo d’équilibre au sol.

© Cirque Le Roux

M. Chance et Petit Bouchon nous offrent un duo de claquettes accompagnant la danse acrobatique du couple Barick. La gestuelle est précise et comique. La sensualité de la danse des deux époux amorce un regain de tendresse de Miss Betty à l’égard de son conjoint. Cependant, dés lors qu’il quitte la pièce, la haine cultivée par sa femme ressurgit. Au mur, les cadres sont emplis de photographies des acrobates rappelant l’esthétique du clair-obscur des peintures de Caravage. Cette scène prend vie au cours du spectacle.

© Cirque Le Roux

Les numéros de cirque sont au service du scénario. On assiste à plusieurs passages de main à main, des équilibres sur canne, un duo d’équilibristes au sol, un quatuor à la banquine, un duo de claquettes, pour finir par le mât chinois. Les numéros sont particulièrement bien amenés et s’intègrent parfaitement aux différentes scènes. Le mât chinois est introduit tel un cadeau, serti d’un énorme nœud de bolduc. Ce présent accompagne un autre cadeau : le costume couvert de motifs de fruits que John Barick offre à son épouse. Miss Betty cache difficilement sa déception. Elle réapparaît affublée de la robe salade de fruits avant de s’élancer sur le mât chinois avec les trois autres protagonistes. Le passage au mât chinois se conclut par une tour formée des quatre artistes. La fin du spectacle accompagnée par la musique d’Ennio Morricone The Trio, est légèrement abrupte.

Ce spectacle d’inspiration cinématographique sur fond de jazz (Joséphine Baker – La Congla Blicoti), d’électro (Metronomy – Nights out / Moderat – A New Error), de musique classique (Gioacchino Rossini – La gazza ladra – Overture) est très réussi. Vous l’aurez compris, ce spectacle m’a enthousiasmée grâce à sa scénographie, sa musicalité, son rythme, son scénario, sa théâtralité, ses costumes et ses numéros circassiens.

Conception : compagnie Cirque Le Roux
Mise en scène : Charlotte Saliou
Musique : Alexandra Stréliski
Distribution : Grégory Arsenal (Jeune Bouchon), Yannick Thomas (John Barick), Philip Rosenberg (M. Chance), Lolita Costet (Miss Betty)

Je vous recommande vivement ce spectacle qui m’a vraiment séduite. Si vous n’avez pas l’occasion de voir ce spectacle en salle car il n’est pas à l’affiche dans votre ville, vous pouvez regarder la captation par TV5Monde >>ici<<.

Pour suivre les actualités de la compagnie : www.cirqueleroux.com

•23/10/2017• Surprise – Cirque Bouglione

Flyer du Cirque Bouglione © Cirque Bouglione

On ne le présente plus, voici le célèbre cirque d’Hiver Bouglione ! Il parcourt de nouveau les routes depuis trois ans. Cette année, le spectacle Surprise est en tournée. Son chapiteau est installé sur l’esplanade du J4 à Marseille jusqu’au 19 novembre 2017. C’est avec grand plaisir que je me suis rendue sous le chapiteau pour la troisième année consécutive. Avant de pénétrer dans l’enceinte du cirque on longe le convoi rutilant. Un écran géant diffuse le teaser du spectacle. Lorsque l’on entre sous le chapiteau d’accueil, le sol est jonché de paillettes.

Totti © Alice Martin

J’avais déjà beaucoup entendu parler de Totti, véritable personnage, tout droit sorti d’un cartoon. Ce clown a une présence incroyable, une voix et une attitude Rock’n Roll. Un brin déjanté, il a un style bien à lui qui m’a beaucoup plu. Je ne suis pourtant pas toujours bon public lorsqu’il s’agit d’humour clownesque mais je me suis laissée emportée par son univers. Un regard malicieux accentué par le maquillage des sourcils et encadré par d’épaisses lunettes rondes, une chevelure brune gominée soulignée par une petite mèche blonde, des costumes hauts en couleur adaptés à chaque passage, avec Totti, rien n’est laissé au hasard. Ses interventions récurrentes au cours du spectacle, ponctuent avec dynamisme.

Ara bleu, cacatoès & ara rouge de Juan Gutierrez © Alice Martin

De nombreux numéros d’animaux sont au programme. La cavalerie de Sacha Houcke & Gaby Dew s’élance avec élégance. Les fauves de Tom Dieck Jr. nous impressionnent par leur puissance. Changement d’échelle avec les félins de Vlad Olandar. J’ai beaucoup aimé les choix esthétiques du numéro : des chats blancs angoras, un petit hôtel pour chats avec un sous-bassement de briques rouges et des costumes asymétriques, rouges et noirs pour Vladislav et son assistante. Les majestueux éléphants d’Elvis Errani nous surprennent par leur délicatesse. Les perroquets de Juan Gutierrez nous ravissent de leurs couleurs vives. Je retiens surtout le survol du public par les aras. Son costume bleu pailleté et agrémenté d’éléments rouges et verts rappelle le plumage de ses oiseaux.

Natalia et  Sampion Bouglione se rejoignent sur la piste pour offrir un numéro unique de sangles aériennes accompagnées au piano. Sampion délaisse ses balles l’espace d’un instant afin de nous offrir un duo onirique. Natalia apparaît enveloppée de brume. Elle s’élève seule dans les airs suivie par la mélodie au piano de Sampion. Le couple se retrouve sur le couvercle du piano avant de s’envoler pour une danse aérienne. Ils mêlent technique, fluidité, sensualité et poésie pour susciter des émotions. J’avais aimé les numéros qu’ils proposaient chacun de leur côté, j’ai donc eu beaucoup de plaisir à me laisser bercer par le numéro qu’ils ont créé ensemble.

Duo Human © Alice Martin

Le Duo Human m’a fait découvrir la roue allemande aérienne, une discipline que je ne connaissais pas et qui m’a séduite. La synchronisation de la gestuelle de ces deux artistes est admirable. Les figures effectuées en miroir l’une de l’autre sont belles à regarder.

Au sol, le Trio Olimpo’s pratique le main à main. On admire la puissance féline de ces trois acrobates. Pantalons blancs et torses nus, la sobriété du costume est au service de la performance. Le main à main est une discipline qui me plaît beaucoup, j’ai apprécié les figures de ce trio.

Le spectacle Surprise du Cirque Bouglione propose des numéros variés, on passe des animaux, aux performances au sol ou aériennes dans une ambiance joyeuse grâce au clown Totti. Laissez-vous surprendre par les artistes.

Retrouvez les informations sur la tournée sur le site internet du Cirque d’Hiver Bouglione

•17/10/2017• Le Fil sous la neige – Les Colporteurs

Le spectacle Le Fil sous la neige de la compagnie Les Colporteurs m’a été offert par mon amie à l’occasion de mon anniversaire. Nous avons découvert ensemble le premier spectacle de la saison à l’Académie Fratellini de Saint-Denis.

Tout d’abord nous avons été impressionnées par la beauté de la structure en bois brut qui accueille la piste de la compagnie. Le lieu conçu par Patrick Bouchain est déjà empli de magie. De lourds rideaux rouges s’ouvrent et dévoilent les parties hautes des gradins. Le rouge profond se retrouve également au sol de la piste circulaire délimitée par le tour de piste lumineux. Avant que le spectacle ne commence, nous avons eu le temps d’observer le dispositif multi-fils. Les câbles d’acier se croisent à différentes hauteurs. Aux extrémités des fils se trouvent de petites plateformes. La piste circulaire est adaptée à cette structure car les points de vue sont multiples.

Les deux fondateurs de la compagnie Agathe Olivier et Antoine Rigot reviennent à leurs premières amours à l’Académie Fratellini afin de fêter les 20 ans de la compagnie. Ils s’y sont rencontrés et y ont développé leur passion commune pour le funambulisme.

La voix enregistrée d’Antoine, introduit le spectacle en contant l’histoire de sa chute dans le sable après avoir été happé par une vague. Au sol, sur l’ombre d’un fil, Antoine poursuit l’équilibre. L’histoire intime de ce fildefériste qui suite à son accident doit renoncer à son art est à la fois tragique et inspirante. Il a su se réinventer et ne pas lâcher cette passion en continuant à vivre les sensations du fil par procuration. Il poursuit en privilégiant la mise en scène.

Nous pénétrons le rêve d’Antoine qui nous transporte à travers les sentiers aériens empreints de ses souvenirs. Son imaginaire foisonne d’un panel de sensations. Le premier tableau, une funambule prisonnière d’une chrysalide faite d’un bandage est maintenue par Agathe. Elle s’évade peu à peu en tournant sur elle-même jusqu’à la libération totale de ce cordon ombilical qui la maintenait et contraignait ses mouvements. On associe cette image à l’histoire d’Antoine : s’émanciper du corps entravé pour recouvrer la liberté.

Ensuite, les tableaux sur fils se succèdent, le lien entre eux n’est pas forcément évident. Chaque fil est un chemin, une possibilité. Les artistes s’accrochent, glissent, s’arrêtent, reculent, rebondissent, vacillent, s’allongent ou bien dansent. Le déséquilibre prévu a la part belle dans ce spectacle, il est notamment exploité par Florent Blondeau. Il a suffi d’un instant pour que l’un des acrobates chute, la ferveur du public l’encourage à retenter l’exploit. Nous avons en mémoire l’accident d’Antoine survenu dans un autre contexte. Au bout de plusieurs tentatives, le spectacle reprend et l’autre fildefériste qui exécutait le salto arrière en miroir l’enlace. On sent alors une grande complicité entre les funambules. Agathe couve du regard ses artistes et c’est l’esprit humain du cirque qui nous touche. Les fildeféristes s’observent, s’asseyent régulièrement en portant un regard bienveillant sur les autres. J’ai d’ailleurs été assez surprise de voir que les artistes communiquaient entre eux pendant la performance.

Sanja Kosonen © Les Colporteurs

Certaines belles images me restent en mémoire. Lorsque Agathe, élégante parcourt le fil avec ses escarpins corail à talons hauts. Nymphe à la chevelure rousse, Sanja Kosonen se propulse en l’air tout en projetant ses cheveux flamboyants. J’ai aimé observer les ombres portées danser au sol. J’ai imaginé sans mal la sensation des pieds nus sur le câble d’acier. Le rythme varie, une alternance entre fourmillement, tous les artistes s’animant en même temps sur les fils et de temps accordés à des solos ou des duos. Pour finir Agathe retrouve Antoine qui lui retire ses chaussons. Elle lui masse cuir chevelu avec ses pieds nus, lui transmet l’odeur du cuir dont elle est imprégnée, comme pour lui faire revivre ces sensations.

Agathe Olivier & Sanja Kosonen © Les Colporteurs

Je termine en partageant avec vous cette citation sélectionnée par Antoine, provenant de Neige, roman de Maxence Fermine. Cet écrit a été un point de départ, une inspiration pour ce spectacle.

« En vérité, le poète, le vrai poète, possède l’art du funambule. Écrire c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur papier de soie. Écrire c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupé de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile pour le poète, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c’est de devenir funambule du verbe. »

Conception et mise en scène : Antoine Rigot assisté de Cécile Kohen
Fildeféristes : Florent Blondeau, Sanja Kosonen, Andreas Muntwyler, Agathe Olivier, Julien Posada, Molly Saudek, Ulla Tikka

Production/Diffusion : Sébastien Lhommeau
Production/Administration : Fanny Du Pasquier
Création musicale : Boris Boublil, Antonin Leymarie, Rémi Sciuto
Scénographie : Antoine Rigot
Design sonore : Stéphane Comon
Création lumière : Thomas Bourreau
Création costumes : Florie Bel
Construction : Patrick Vindimian, Sylvain Georget
Direction technique et régie plateau : Nicolas Legendre
Régie lumière : Thierry Azoulay ou Thomas Bourreau
Régie Son : Stéphane Mara

Pour suivre les actualités de la compagnie : www.lescolporteurs.com

•22/09/2017• Jours [et nuits] de cirque(s) – Cabaret équestre

Peu de temps avant le lancement du festival Jours [et nuits] de cirque(s) du CIAM, j’ai remporté deux places pour assister au Cabaret équestre grâce au concours proposé sur le blog Un poisson nommé Marcel ! Un grand merci à Marion dont la plume se mue en écailles afin de nous plonger dans le tourbillon culturel de la région Aixoise et Marseillaise. Ravie de pouvoir découvrir le format cabaret du festival, je me suis rendue ce jeudi soir sur le domaine de la Molière. J’avais hâte de m’installer au cœur du chapiteau Magic Mirror monté pour l’occasion. Sans grande surprise, j’ai adoré le lieu avec son petit côté rétro, ses guirlandes lumineuses, ses suspensions à l’ancienne, ses vitraux, ses drapés rouges soulignés de franges or et ses alcôves.

Magic Mirror © Alice Martin

Lovés dans l’une des alcôves et intrigués par les voiles camouflant la piste, nous avons patiemment attendu le lancement du spectacle. La musique live débute et l’on aperçoit des silhouettes en transparence. Certains spectateurs trop impatients n’ont pas su résister à l’envie d’écarter les voiles pour entr’apercevoir les artistes prenant place. En musique, les voiles sont arrachés au fur et à mesure dévoilant la piste, les musiciens et les artistes. On réalise au cours du spectacle que les musiciens et la chanteuse permettent le tissage d’un fil conducteur entre les différents numéros.

Margo Darbois © Alice Martin

Margo Darbois évolue sur un fauteuil en fer forgé, support à ses cannes d’équilibre. La douceur de sa gestuelle est d’une grâce admirable. Elle a ensuite présenté un numéro de corde lisse.

Charlotte de la Bretèque © Alice Martin

Charlotte de la Bretèque maîtrise un agrès que je n’avais encore jamais vu, une barre sur laquelle de longues cordes sont suspendues. Les cordes forment un écran de lignes graphiques. Les mouvements de l’artiste font vibrer les cordes. Elle se déplace, glisse le long des câbles créant ainsi des formes géométriques.

Oleksandr Koblykov © Le Plus Grand Cabaret du Monde

Marin-jongleur, Oleksandr Koblykov dit Sacha, campe un personnage lunaire qui nous embarque dans son univers. Il jongle uniquement avec des balles blanches, qu’il glisse tour à tour dans son calot blanc. Une douce poésie semble figer le temps lors de l’envol de ses balles.

Domitil Aillot © Alice Martin

Changement de rythme avec Domitil Aillot au mât chinois. Sur la musique You know how I feel, l’artiste se recoiffe en haut du poteau comme si la discipline ne lui coûtait aucun effort. Il enchaîne les figures au mât avec fluidité. Jouant le séducteur, il a facilement emporté le public qui a été très réceptif à son numéro.

Émilie Jumeaux © Teaser Promo Émilie Jumeaux

Plus jeune je rêvais d’être écuyère ou trapéziste. Les passages équestres m’ont donc beaucoup impressionnée. De beaux spécimens, en robes blanches, noires, grises mouchetées, blanches tachetées de brun et brunes. Émilie Jumeaux, Clément Ferron & Alicia Dosogne bien que pratiquant la même discipline, ils proposent des passages équestres très différents. Émilie Jumeaux et Clément Ferron ont privilégié des interventions très dynamiques et acrobatiques, lorsque Alicia Dosogne a plutôt présenté des numéros centrés sur les équidés et leurs performances. On a pu voir un cheval faisant des claquettes.

L’alternance des numéros équestres et de cirque classique est entrecoupée par de petites saynètes qui facilitent les changements d’agrès en toute discrétion. J’ai notamment aimé l’idée de la parade de ballons-chevaux gonflés à l’hélium et reliés entre eux par un fil de nylon. Menés à la baguette par un maître écuyer portant le tricorne, les ballons-chevaux exécutent des sauts et forment un carrousel.

J’ai apprécié le panel d’artistes de talent et le format cabaret de ce festival. Je vous donne rendez-vous rapidement car dimanche je vais découvrir un autre spectacle dans le cadre du Festival Jours [et nuits] de cirque(s).

Cavaliers
Émilie Jumeaux
Clément Ferron
Alicia Dosogne

Artistes de cirque
Charlotte de la Bretèque – corde lisse
Oleksandr Koblykov dit Sacha – jongleur
Margo Darbois – équilibriste
Victor Rubilar – jongleur / performance avec ballons de foot
Domitil Aillot – mât chinois

Musiciens
Maryvette Lair – chanteuse
Jocelyn Moze – batteur
Feed – bassiste
Jean-François Prigent – guitariste

Mise en piste
Amélie Kourim
Davis Bogino

Pour consulter le programme du festival Jours [et nuits] de cirque(s) proposé par le CIAM : www.joursetnuitsdecirques.fr

•23/11/2016• Festif – Cirque Bouglione

Je me suis rendue pour la seconde année consécutive sous le chapiteau du Cirque d’Hiver Bouglione afin d’assister au spectacle intitulé Festif. Dés l’entrée, nous sommes immergés dans l’ambiance du cirque, à la fois traditionnel par son histoire et teinté de touches contemporaines. En effet, il reste flambant neuf puisque c’est sa seconde tournée depuis son retour sur les routes de France. La caravane Café du Cirque nous plonge dans le passé de ce cirque illustre à travers les photographies. Au cœur du chapiteau, le décor est appréciable, les rivières de pampilles suspendues aux mâts changent de couleur au grès des atmosphères lumineuses.

Le soir où je suis allée voir le spectacle à Marseille, je n’ai pas revu Natalia Bouglione aux sangles aériennes mais j’avais eu la chance de voir son numéro l’année précédente.

L’année dernière, j’avais déjà eu un véritable coup de cœur pour le numéro de jonglage de Sampion Bouglione qui semble tout droit sorti d’un film en noir et blanc des années 40. Une belle performance rythmée par les cliquetis de la tap dance, et le rebond des balles sur le plancher. On remarque le système d’accrochage des balles sur les hanches de l’artiste qui ajoute un élément visuel au costume. Le jeu de lumières met en exergue l’artiste tout en créant une atmosphère intimiste. Il termine son numéro par un flip arrière exécuté pendant le jonglage, reprenant les balles au vol, où il en était avant cette figure acrobatique.

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Sampion Bouglione © Alice Martin

J’ai également apprécié le numéro de Max Weldy. Son dispositif ? Un trampoline, surmonté d’un plongeoir. Max Weldy campe le rôle d’un personnage burlesque. Ses mimiques comiques nous plongent dans une ambiance cartoon. Il maîtrise ses chutes à la perfection.

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Max Weldy © Alice Martin

Le duo de main à main des Frères Caveagna propose de belles figures, privilégiant la technique à la dimension artistique. J’ai un peu regretté le manque de transitions chorégraphiées entre les figures. Notons tout de même le panel impressionnant de portés acrobatiques proposés par ce duo. L’équilibriste et le porteur enchaînent des postures défiant les lois de la gravité.

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Les Frères Caveagna © Alice Martin

Le spectacle est ponctué d’interventions dansées par le ballet Salto Dancers.

Il faut également saluer le travail formidable de l’orchestre dirigé par Didier Melck car les musiciens jouent du début à la fin du spectacle, ce qui confère une certaine harmonie à l’ensemble des numéros.

Rendez-vous pris pour l’année prochaine !

Retrouvez les informations sur la tournée sur le site internet du Cirque d’Hiver Bouglione