J’ai vu le spectacle La 7e vague dans le cadre de la Biennale des Arts du Cirque 2017. J’attendais cette soirée avec impatience, ayant déjà vu de nombreux extraits et photos des spectacles de la compagnie Théâtre du Centaure. J’avais donc beaucoup d’attentes en terme d’esthétisme et avais très envie d’être transportée par leur univers visuel. Par avance j’étais conquise.
Le centaure Solal incarné par Manolo & Toshiro (étalon lutsanien) ainsi que le centaure John Betrand Bossard & Akira (étalon lutsanien) sont des collègues traders. Leur relation est ambivalente car ils sont à la fois amis tout en cultivant une forme de rivalité. Tous deux n’ont pas tout à fait la même conception du business. L’un parie sur les valeurs à court terme lorsque le second prône les valeurs à long terme.
Le monde de la finance ne me passionne absolument pas, ce qui explique sans doute ma réticence quant au texte. Les dialogues me semblaient parasiter l’esthétique. Le débit soutenu est devenu une forme de brouhaha incessant. Je n’ai pas été convaincue par le jeu des traders qui était désincarné à mon sens. L’utilisation de certains gadgets technologiques tels que l’iPhone et le MacBook Pro ne me semblait pas nécessaire. La simple suggestion aurait pu suffire. La projection vidéo participe pleinement à la création de l’imaginaire financier. Tout au long du spectacle les deux centaures confrontent leurs visions.
Le terme de centaure désigne parfaitement la fusion entre l’homme et le cheval que les artistes nous donnent à voir. Le lien est sublime. On imagine sans mal les années de répétitions afin d’acquérir cette confiance mutuelle. Ils communiquent en une gestuelle presque imperceptible. C’est en cela que réside toute la beauté.
La bande sonore jouée en live par le compositeur et musicien Virgile Abela est ponctuée d’interventions enregistrées. L’ambiance musicale dans laquelle il nous plonge au début du spectacle m’a rappelé l’univers sonore de la série Twin Peaks de David Lynch. Le manège circulaire où les centaures évoluent est entouré de parois basses transparentes. La lumière joue un rôle essentiel dans la mise en valeur des êtres hybrides.
Je suis déçue de ne pas m’être laissée plus aller à la contemplation. J’ai tout de même apprécié les beaux tableaux présentés. Cela m’a laissée avec un avis partagé. Cependant, je suis certaine que la vision d’une autre de leurs créations suffirait à me séduire tout à fait.
Mise en scène : Camille Textes Camille & Manolo – Acteurs : Centaures Manolo & Toshiro (étalon lusitanien) Bertrand Bossard & Akira (étalon lusitanien) et Mahir Günşiray, acteur en vidéo – Composition et musique live : Virgile Abela – Création et régie lumière : Bertrand Blayo – Création vidéo : Camille et Jean-Christophe Aubert – Costumes : Les centaures sont habillés par Paul Smith, Création Clarisse Guichard – Fi Turin Création – Régie vidéo : Jean-Christophe Aubert – Régie générale : Sylvain Vassas Cherel – Soins des chevaux : Johanna Houé, Nell Marchand – Administration Production : Matthieu Paris, Charlotte Grünspan, Dominique Raybaud
Pour découvrir le Théâtre du Centaure : www.theatreducentaure.com
Pour consulter le programme de la BIAC 2017 : www.biennale-cirque.com