Ce week-end, je découvre pour la première fois le Fondettes Magic Show. Le festival de cirque et de magie présente déjà sa 8e édition. Dès l’entrée, un orgue de Barbarie nous accueille. Ces quelques notes de musique nous invitent à pénétrer à l’intérieur de la salle. Les effluves sucrées nous indiquent le chemin à suivre. On nous offre une boisson ainsi qu’un sachet de pop-corn caramélisé. Nous sommes ensuite placés autour de grandes tables rondes vêtues de rouge. Lumières tamisées, le décor est planté dans un esprit cabaret.
« Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant ça va commencer » entonne Madame Loyal incarnée par Laure Bontaz, empruntant ces mots à Michel Fugain. Chapeau haut de forme et corset, avec son joli costume d’apparat, elle campe un véritable personnage et intervient tout au long du spectacle. Elle reprend des chansons de cabaret telles que Mon truc en plumes (Zizi Jeanmaire), La Parisienne (Marie-Paule Belle) et La scène (Ginette Reno). Madame Loyal officie notamment au Festival International du cirque en Val de Loire ainsi qu’au cirque Bouglione.
Nathalie Romier nous fait voyager au pays de l’humour à travers son numéro La Poule Mistinguett. Elle arrive sur scène en trainant une mystérieuse valise. Poursuivie par un gallinacé, elle nous dévoile son répertoire de la chanson française d’Édith Piaf à Barbara en passant par Mistinguett et Charles Aznavour. Ses changements de costumes se font en un battement de cils. Elle raconte une histoire en incarnant tour à tour ces différents artistes.
Les aléas dans l’univers du spectacle vivant laissent place à de belles surprises. L’absence de Willy Weldens, référence dans le domaine de l’équilibrisme, nous a permis de voir le Duo Benelo. Élodie l’aérienne au physique de danseuse et Benjamin le porteur plus terrestre se complètent. Les figures présentées par le duo restent classiques, cependant les transitions sculpturales apportent une dimension intéressante. Je suis séduite par l’éloge de la lenteur et la maîtrise du geste. On prend le temps d’apprécier chaque seconde. La posture finale m’a fait entrevoir Psyché ranimée par le baiser de l’Amour d’Antonio Canova.
J’ai découvert Jean-Pierre Blanchard, dans l’émission Le Plus Grand Cabaret du Monde. Précurseur de la discipline du speed painting, son geste est parfaitement exécuté. Deux immenses toiles noires, disposées dos à dos sur un chevalet sont le support de son expression. Avec une palette de couleurs très réduite, il utilise le fond de la toile pour donner de la profondeur aux portraits. Au commencement, son tableau est abstrait, puis il prend forme en une pochade expressionniste. La gestuelle est chorégraphiée. Un pinceau dans chaque main, il peint de manière vive. Sur fond musical, le visage de Luciano Pavarotti apparaît peu à peu. Le portrait achevé, l’artiste retourne le dispositif pour donner vie au portrait de Johnny Hallyday sur sa chanson Qu’on me donne l’envie.
Les disciplines au programme sont volontairement diversifiées : jonglerie, magie, ventriloquie, quick change, duo de main à main et speed painting. J’ai apprécié la découverte de tous ces artistes dont certaines esthétiques personnelles me touchent. Le rendez-vous est pris pour les années suivantes.
Un article des plus agréables. Les descriptions sont si précises que l’on s’y croierait. Je prendrais volontier rendez vous pour la prochaine édition