Toujours dans le cadre du festival Les Élancées, je suis allée voir le spectacle Urban de la compagnie Circolombia au Théâtre de l’Olivier d’Istres. Ce spectacle ne m’était pas inconnu puisque j’avais eu l’occasion de le visionner sur Arte. J’avais été séduite par le rythme et l’énergie déployée. C’est tout naturellement que j’ai choisi d’aller le voir en salle pour mieux ressentir cette ambiance explosive.
Avant que le spectacle débute, une présentation chaleureuse est faite, nous incitant à prendre des photos, faire des vidéos et surtout réagir bruyamment en partageant notre enthousiasme. Notre première vision de l’espace scénique comporte trois écrans-fenêtres aux bords irréguliers, disposés en hauteur, en fond de scène. Ils diffusent des vidéos dépeignant des visages, des rues, des bâtiments de Colombie et servent également à afficher les sous-titres lorsque l’un des artistes raconte son histoire en espagnol.
Les seize artistes qui envahissent la scène, ont quitté la violence des rues de Cali (Colombie) pour parcourir le monde. L’école de cirque (Circo para Todos) leur a permis de s’en sortir. Elle correspond au déclencheur d’un changement de vie radical. L’un des artistes prend un instant au cours du spectacle afin de nous conter son histoire : les caisses de soixante-dix kilos qu’il devait porter sur cinq étages, l’espoir de jours meilleurs, sa rencontre avec le cirque, les tournées, l’argent et la fierté dans les yeux de son père qui lui a conseillé de ne jamais oublier de raviver la flamme de son métier-passion.
J’ai beaucoup aimé l’énergie brute qui se dégage des artistes. Les gestes sont sûrs, vifs. Chaque artiste garde sa propre identité, on le remarque au cours des chorégraphies. Le jeu d’acteur est subtil et donne une impression d’authenticité : sourires, regards, complicité, compétition et affrontements… Le spectacle reprend différentes situations de la vie des rues de Cali. Les confrontations, les guerres de clans sont chorégraphiées tout comme les rêves et les rencontres.
Aucun élément de décor sur la scène, à part un bidon dans lequel s’installe l’un des artistes. Les agrès, les écrans et les lumières constituent les seuls éléments de décor. Les vêtements portés appartiennent au style streetwear : jogging, sweat à capuche, casquette… Certains ont le torse nu, d’autres portent des peintures de guerre. Les corps athlétiques sont soulignés par la lumière. Les jeux lumineux accentuent l’effet cinématographique.
La musique tient une place essentielle dans ce spectacle, où l’on passe du reggaeton au rap ou hip-hop en live. Le rythme effréné nous entraîne et donne de la puissance aux numéros. Les passages de bascule, banquine* et cordes sont accompagnés d’une chorégraphie dynamique. Certaines séquences sont de véritables respirations après ce fourmillement. Je pense notamment au numéro où le porteur supporte uniquement à l’aide de son front un agrès circulaire dans lequel évolue sa partenaire. À cet instant, on retient notre souffle, puis la ferveur reprend aussitôt.
Je vous invite à aller voir cette création si vous en avez l’occasion car vous serez sans aucun doute emportés par l’énergie de ces artistes et charmés par le rythme du spectacle.
Artistes : Francisco Javier Hurtado, Valentina, Juan David, Johann Pachiquin, Wilmar Carabali, Angela Saez, Burbura, Jonathan Mauricio Bonilla Munoz, Julia, Cesar, Jose German Ceballos Cruz, Alberto Murillo Puchi, Laura, Maritza, Jose-Henry Caycedo, Pinki, Julia Saez, Yefferson Murillo Palacios, Dajomes, Harryson
Direction artistique et production : Felicity Simpson
Direction théâtrale Jean-Yves Penafiel, Mark Storor
Chorégraphie : Katie Pearson, Carlos Neto
Musique : Ryan Wilmot
Création lumière : James Loudon, Laurent Gachet
Consultant création : François Bertron
Pour suivre les actualités de la compagnie : www.circolombia.com